jeudi 30 avril 2015

Valle di Lanaitto : l'accueil sarde !

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La Valle di Lanaitto est un petit paradis calcaire : une vallée perchée au fond on-ne-peut plus plat abritant pâtures pour les chèvres et vaches locales, oliveraies et autre prairies bien vertes, contrastant avec les versants de garrigues, minéraux et abrupts de toute part.

On se cale là haut pour notre journée de repos d'escalade. Demain, ce sera rando-bartas pour faire le tour du quartier et repérer les innombrables barres, canyons, sommets et versants couverts de lapiaz des environs.

La rando tient ses promesses : vieux sentiers de bergers, cabanes typiques, paysages karstiques splendides, exploration du canyon des Pentanas en tentant de trouver un itinéraire à sec et réalisable en baskets et sans corde (ce qui nous vaudra un but après une belle partie de navigation et de déplacement en terrains escarpés - sens de l'itinéraire et pied sûr obligatoire!-) … On était sur le point de rentrer sur le fond de vallée après de déjà bien nombreuses heures de bartassages …

Et au détour d'un sentier … un toit de cabanne sort du maquis de genévriers et de filaires. De la fumée. Des voix. Au milieu de nulle part. Bingo, voilà des locaux !

Accueillants les sardes !!! A peine nous étions nous salués que nous nous retrouvions un verre de Nepente (vino rosso local!) dans la main, du fromage et de la saucisse sèche  dans l'autre… et des promesses de chèvre au feu de bois …  

Un traquenard dont nous réussirons à nous échapper que 4 heures plus tard avec probablement autant de grammes d'alcool dans le sang et des souvenirs plein la tête. Le retour à la voiture nécessita de faire appel à tout notre savoir faire en matière d'équilibre, de proprioception et d'adhérence (merci les 5.10!).

Autant dire que si du côté de notre italien, les progrès réalisés ne vont pas bien loin, cette fin d'après-midi de légende aura suffit à nous faire maitriser l'essentiel du dialecte "sarde rural festif".

Des vidéos viendront illustrer dans pas longtemps ces grands moments d'humanité … :)















Au coeur du Supramonte, avec nos hôtes sardes qui nous font découvrir leur source, enfin, disons le point d'eau… A l'évidence, le vin rouge est plus sûr !

Bruncu Nieddu : Stella di Sangue

Le massif imposant et plein d'élan de la Punta Cusidore depuis la route Oliena-Dorgali. Sous le col central, le Bruncu Nieddu qui abrite la classique un peu dure  Stella di Sangue et la carrément bien plus exigeante Legitimo bastardo ...
 Encore une fois, la Sardaigne nous aura ravi par sa sauvagerie ! Il n'y a ici pas grand chose qui laisse penser que le quartier est fréquenté et très apprécié par les grimpeurs et que le massif abrite quelques très belles classiques dans des registres divers, de la grande voie très équipée dans le 6a/b à la voie montagne de 700m en passant  par du libre dur et engagé dans des murs très raides…

Dans un des multiples recoins de cette énorme et très longue barre, se niche le Bruncu Nieddu (le "ranc"noir en sarde, semble-t-il) et deux itinéraires conseillés - à juste titre-. Si Legitimo bastardo, de ce que nous en avons vu laisse songeur quant à l'audace de Maurizio et Simone en ouverture du bas, Stella di Sangue, quant à elle, propose un équipement tout à fait raisonnable. Effectivement, Legitimo bastardo a "plus de gueule": elle remonte les murs très raides d'une paroi d'un seul jet tandis que la ligne de Stella di Sangue a moins d'élan, sans doute du fait d'un pilier en deuxième partie moins fier, moins massif, beaucoup moins imposant. Mais quoi qu'il en soit, Stella di sangle demeure une très belle voie, variée qui plus est et assez exigeante dans l'escalade qu'elle propose. L1 est déjà une belle promesse de qualité quant à la suite. L2 et L3 en 7b en fissures concrétionnées déversantes sont absolument majeures ! Le reste propose de (très) belles dalles et murs raides entre 6b+ et 7a+. Mention spéciale au dièdre-rampe du 7a+, tout en équilibre qui demande précision, calme et détermination. Et toujours ce rocher superbement sculpté… bien qu'ici on ressente l'exposition nord dans le grain un poil faiblouillard qui complique un peu le jeu des adhérences.


Changement d'ambiance : le lendemain dans la voie, c'est alternance de mer de nuages et purée de pois… On n'a du mal à croire qu'on soit perchés au sommet du pilier à plus de 250m du sol ...

Isili

Alex en finit avec le 7b majeur de cet insolite Corvo Solitario sur fond de Pietra filosofale.

Isili ne risque pas (plus!) d'être une world classic en matière de spots d'escalade sportive. Autant dire que les modestes (en hauteur) falaises  souffrent au premier regard de la comparaison avec les must actuels du genre. Dans le registre "escalade physique sur trous", le Tarn, Cantobre, Margalef ou Montsant ont pour le moins des atouts de taille … Par contre, on sait de suite que l'on va passer à Isili de jolis moments. L'endroit est calme, très facile d'accès, les marches d'approche sont quasi-inexistantes, le rocher est très beau et offre une escalade merveilleusement ludique.

Pas de quoi justifier un voyage en Sardaigne donc, vous l'aurez compris mais si l'occasion se présente, soyez certains que vous trouverez de quoi vous y amuser !




Le Corvo Solitario et le très beau 7b qui en remonte le très long dévers sont une invitation à se jouer des perspectives autant que de la gravité.  Autant dire que les figures y sont allées bon train...



C'était trop tentant … Quelle esthétique ce Corvo solitario...



La courte mais très esthétique et très drôle à grimper paroi du secteur Urania.
On est loin (putain,d'ailleurs, très loin!!! que la route est longue!!!) de l'ambiance grands espaces du Supramonte… mais ce vallon d'Isili à son charme, incontestablement, et mérite une halte pour profiter de ces très jolis bouts de rochers et d'un cadre bucolique qui invite à l'apaisement.

Le mur très très déversant de Wonderland et World Music, deux classiques on ne peut plus justifiées. Caillou superbe. Escalade tout bonnement jouissive tant elle est divertissante ! Dommage que ça ne fasse pas le double en hauteur !

Punta Giradili : Sept ans de solitude


Non, c'est rien, c'est juste la Méditerranée 723m plus bas … :)

 Que dire ? Sept ans de solitude … c'est long ! 400m jamais très durs mais toujours bien soutenus et homogènes dans le 6b/7a. Mais surtout que ça n'est pas tous les jours qu'on se frappe une ligne esthétique de 400m de rocher impeccablement sculpté et compact, évidente, homogène, à l'escalade somme toute variée, dans une belle ambiance, d'une paroi d'un seul jet … et dans un cadre … EXCEPTIONNEL !

C'est pas tous les jours non plus qu'on mate depuis R10 les bancs de dauphins en train de chasser après les bateaux de pêcheurs dans une eau d'un bleu incroyable  !!!

Sette anni di solitudine est absolument majeure. Piola a encore frappé (fort) avec une telle ouverture. Cette Punta Giradili et ses environs -le Supramonte de Baunei- (incroyablement peu touristiques, du moins peu fréquentés!) sont un vrai bijou.






Cala Gonone


Grotte de Bidiriscotai à Cala Gonone

Autant le dire de suite : ne pas aller en Sardaigne pour ça !!! Y'a probablement des secteurs plus intéressants que ceux que nous avons vite visités mais ce que nous avons vu ne nous a pas du tout emballé. Le cadre est superbe (y'a la mer, quoi) mais l'escalade, si l'on convient qu'elle pourrait être au moins sympathique (y'a quand même de jolies formes), est gâchée par par des préhensions systématiquement et incroyablement glissantes !!! C'est infernal !!!

Par contre, la grotte de Millenium a vraiment de la gueule.




La grotte de Millenium… 


Pas de naturisti … Aucun intérêt : Alex se barre !

Gola di su Goroppu : Occhio assoluto


Quelle région magnifique que ce Supramonte !!! La Gola di su Goroppu, La Punta Giradili, La Punta Cusidore, la Val de Lanaitto, Goloritze, les multiples Cala (Cale?) ...

Hotel Supramonte était plus que tentant !!! Mais nous avons su rester raisonnable et nous en tenir à notre programme de voies pas trop dures. De toute façon, on a une très bonne excuse : y'avait des colos humides … :)

Pour le coup, Occhio assoluto était sec. Très sec même sur le plan de l'équipement en place. Runout qui diraient !  C'est une vraie voie engagée, une belle pépite en matière d'ouverture du bas. Quelle audace d'engager autant à l'ouverture dans de pareilles dalles ! Si rien n'est abo, l'engagement demande en permanence beaucoup d'attention et de concentration. Quelques passages sont même vraiment limite à mon goût comme ce 6b+ très soutenu de 25m avec seulement 2 points pour atteindre le prochain relais … Et pour le coup, on préfèrerait volontiers se mettre des gros ratatas dans les dévers d'Hotel que de se viander dans la dalle … 

Le rocher et l'escalade sont splendides de bas en haut, le cadre exceptionnel. Occhio assoluto est vraiment à faire (en connaissance de cause).








Alex sort de l'avant dernière longueur en 7a, 400m après avoir quitté le sol… Et un rocher splendide !!!



Pente raide ...


Putain mais c'est moi ou c'est raide !? 
Bon, OK, le coup du mauvais trucage, c'est nase. Mais ça nous a quand même fait bien rire 5 minutes ...

jeudi 16 avril 2015

La Momie II, le retour

Le Glacier noir amont et les faces nord du Pic Sans Nom et des Ailefroide.
Faute de Combe de Riou qui offrait à 6h45 depuis le parking des conditions pas très glamours à notre goût (c'est sec, beaucoup de cailloux, quelques coulées …), ce sera la Bosse de la Momie, 11 mois plus tard c'est à dire un mois plus tôt dans la saison que l'an passé. Beaucoup moins de neige sous 2700-2800. Par contre, le raidillon ne nécessite pas de déchaussage : tout passe !


Arête de Coste Rouge. Spéciale cacedédi à Benoit Giorgetti. 

C'est très sec !








Le voisin du jour, posé au sommet de la Bosse de la Momie.

Inouï !!! On  ne s'attendait pas à ça : gros gavage de poudre !!! Laurent en a jusque sous les coudes. Des conditions de dingue !!! :)

Retour sur le Pré...